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vendredi 14 décembre 2012

Oles Pliouchtch vs Magellan & Cie


Monsieur,

 C’est avec un sentiment de grand étonnement que je reçois votre courriel du 5 courant. Vous y écrivez notamment :

« Je crois que vous avez reçu le livre « Les Nouvelles d’Ukraine » lors du festival de Cognac, qu’il ne vous plaît pas et que vous en avez largement fait état auprès des différents participants à ce festival. »

On vous aurait mal informé. Après avoir acheté plusieurs exemplaires de cette publication lors du Festival des Littérature Européennes à Cognac (auprès du fournisseur exclusif du Festival, la librairie-papeterie « Maison de la Presse », 32, rue d’Angoulême, 12 € l’unité, TVA à 7% incluse), après en avoir pris connaissance, il est exact que j’en ai parlé à bon nombre de gens, toujours pour exprimer mon enthousiasme à l’endroit de cette petite anthologie de la prose oukraïnienne contemporaine. Mieux : en en parlant avec quelques libraires parisiens j’illustrais mon enthousiasme de courtes lectures à voix haute, et particulièrement celle de la merveilleuse traduction de « L’Atlas des routes d’Ukraine » de Serhiy Jadan.

Dans la « Prière d’insérer » que je demandais aux dits libraires d’ajouter aux « Nouvelles d’Ukraine », et que constitue pour l’essentiel le texte original de ma traduction de « …c’est ainsi… » de Taras Prokhasko, il est dit qu’une « version vandalisée par Marc Wiltz » est parue dans l’anthologie « Nouvelles d’Ukraine », coéditée par Magellan & Cie et le Courrier international. Cette « Prière d’insérer » se termine par la phrase suivante : « Une excellente petite anthologie ces Nouvelles d’Ukraine : Matios, Jadan, Zaboujko, Androukhovytch… » Non, décidément, vous êtes un homme mal informé.

Comme les textes me plaisent, j’ai décidé d’en organiser une lecture publique. Elle aura lieu dans le cadre des rencontres du Club Littéraire Ukrainien le 20 décembre 2012, à 19 heures, à la librairie « La Cartouche », 7 rue Jourdain, à Paris. Je ne vous y invite pas, mais l’entrée en sera libre, bien entendu.

Le différant qui m’oppose à vous est d’une nature toute autre que celle que vous voulez bien décrire. Rappelons les faits. Le 29 juin 2012, vous m’avez envoyé un courriel, dont voici l’intégralité :

« Bonjour Oles Pliouchtch,

voici le contrat vous concernant pour les traductions des nouvelles à paraître.

Pouvez-vous me donner votre adresse exacte pour la bonne conformité de celui-ci, ainsi qu’un RIB vous concernant ?

Merci d’avance

Bien à vous

Marc Wiltz »

La plus extravagante proposition de collaboration que j'ai jamais reçue. Bien que mon nom figure au début de cette missive, j’étais persuadé que vous vous adressiez à votre chien, et qu’une erreur de manipulation vous aurait fait envoyer ce courriel à mon adresse électronique. Il n’était pas pour moi question de me mêler des relations que vous entretenez avec vos animaux domestiques – je l’ai donc ignoré.

Dans votre second courriel – auquel je réponds présentement – vous écrivez qu’il vous est « difficile de communiquer » avec moi, car, écrivez-vous, « mes mails restent sans réponse ». Un petit mensonge significatif : il n’y eu aucun autre courriel de votre part. Monsieur Wiltz, vous êtes un petit menteur.

Et c’est le moindre de vos défauts. En effet, sans mon accord, vous vous êtes permis de « corriger » ma traduction, et il suffit de comparer les deux versions pour voir que vous l’avez tout simplement massacrée. Ce qui bien entendu me déplaît souverainement. Par ailleurs, j’ai l’habitude de faire paraître mes traductions littéraires sous le pseudonyme de Oles Masliouk et personne ne vous a donné le droit de publier mon véritable nom.

Mais tout cela est bien secondaire comparé au fait que vous vous soyez autorisé à modifier l’œuvre de Taras Prokhasko. En effet, cet auteur utilise, dans ce texte comme dans d’autres, une numérotation non-linéaire des chapitres. Cela fait partie de son style si particulier. Mais une telle chose vous dépasse et vous avez donc tout simplement supprimé la numérotation. Comme par ailleurs vous traitez votre travail d’éditeur par-dessus la jambe, dans votre zèle simplificateur, vous avez supprimé le très bref second IIIème chapitre. Je doute que vous ayez suffisamment d’imagination pour inventer une raison plausible justifiant l’omission dans le texte publié de ces deux phrases : « Les peurs partaient progressivement. Parfois par morceaux entiers, parfois en doses homéopathiques. » Monsieur Wiltz – vous êtes un jean-foutre.

Vous confirmez votre incompétence en tant qu’éditeur dans votre courriel même : vous y avouez en toute candeur que vos choix rédactionnels sont dictés non par la qualité des textes, mais par votre « intuition ». Vous êtes, Monsieur, un imbécile infatué de son importance.

Pour finir. Vous avez l’amabilité de m’indiquer que je me « trompe de combat ». Ne voulant rien vous devoir, je vous rends conseil pour conseil : essayez d’appliquer vos talents dans une sphère de l’activité humaine autre que la littérature. Marchand de cacahuètes, peut-être ?

Veuillez recevoir, Monsieur, l’expression de ma totale absence de considération « vous concernant ».

Oles Pliouchtch

P.J. : Facsimilé de la « Prière d’insérer » et de la version vandalisée, en format PDF.

P.S. Au vu du nombre de destinataires auquel j’envoie ce courriel pour information, vous comprendrez que la présente est une lettre ouverte. Quiconque désirant la reproduire sous quelque forme que ce soit est pleinement autorisé à le faire.

 
 
Update. Переклад українською цього «відкритого листа» пану Вільтзу : http://oles-maasliouk.livejournal.com/99946.html

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